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1) Petit déjeuner comme un pékinois avec un bol de lait de soja chaud 豆浆et un youtiao 油条
En Chine, le soja est connu depuis plus de 5000 ans. C’est un incontournable dans l’alimentation des chinois et la protéine végétale de base. La graine de soja germée donne les pousses de soja, consommée en salade ou en légume sautés. La graine hydratée, mixée dans l’eau puis filtré donne le lait de soja. Le lait de soja une fois coagulé donne le fromage de soja. Le lait de soja se boit nature ou sucrée. Elle accompagne merveilleusement les youtiao du matin. Le youtiao est un beignet délicieux en forme longue, faite à base de farine, d’eau et de sel. Son goût se rapproche de celui du churros espagnol. Il est consommé soit nature, soit trempée dans une sauce de soja avec de la coriandre hachée.
2) Commercer sa journée en dégustant un zhou粥, bouillie de riz
Dans la diététique chinoise, les aliments sont censés alimenter les énergies du corps. Toute consommation doit être évitée avec excès. La bouillie de riz joue ce rôle de régulateur, d’humification et de « nettoyage » du corps. Les anciens croyaient à un « souffle de la céréale » qui entretient le principe vital. La bouillie de riz du petit déjeuner est toujours servie nature, fade. En effet, elle est présentée avec un assortiment de légumes salées et saumurés, comme des pickles pour donner du goût. Vous pouvez donc la consommer sucrée ou salée selon vos envies. En version sucrée, elle est enrichie de dès de fruits confits, de graines de sésames grillées.
3) Se régaler d’une salade d’algues 海带au vinaigre de riz
4) Goûter au délicieux canard laqué de Pékin 北京烤鸭 Un touriste consciencieux se doit d’avoir escaladé la Grande Muraille et dégusté un canard laqué. C’est un véritable monument dans l’art culinaire pourtant déjà impressionnant en Chine, connu mondialement. Son histoire commence en 1368 lorsque l’empereur Zhu Yuanzhuang choisit Nankin comme capitale impériale. Les canards de Nankin étaient nourris exclusivement de paddy. Bien gras et à la chair fondante, la population avait l’habitude de les cuisiner à l’eau, au caramel et à la sauce de soja (hongshao), ou tout simplement à la vapeur. Le cuisinier impérial avait eu l’ingénieuse idée de compléter ces différentes techniques de cuisson par le rôtissage. En effet, le rôtissage donnait une chair plus fondante, une peau parfumée et croustillante. En outre, il faisait disparaître cette sensation de chaire très grasse ressentie lors des autres méthodes de cuisson. L’empereur baptisa cette création de kao ya (canard rôti).
Ce plat répond encore à des normes très précises respectées encore de nos jours. Les canards utilisés pèsent environ deux kilos et sont âgées entre 60 et 65 jours. Ils sont gavés durant les trois dernières semaines de leur existence et pendant ce temps, on les empêche de barboter. Une fois tués, plumés, étripés, ils sont gonflés. Le gonflage consiste à insuffler de l’air entre la graisse et les tissus de la peau afin de leur donner une certaine opulence. Ils sont ensuite passés à l’eau bouillante, séchés puis enrobés de caramel. Avant de les mettre au four, on remplit à moitié d’eau bouillante. On boucle le croupion avec par un bouchon de sorgho. Ainsi, la chair est cuite à l’intérieur par vaporisation d’eau bouillante. Parmi les trois méthodes de rôtissage du canard laqué, la plus répandue consiste à accrocher le canard dans un four. On pratique aussi la cuisson en four fermé ou à la broche. Le combustible utilisé doit être obligatoirement du bois de jujubier, de poirier et donne une saveur supplémentaire. Une fois cuite, la peau du canard laqué doit être rouge comme une datte. La viande doit être parcourue de petits coussinets de graisses blanches, juteuses et fondantes. Le canard laqué découpé est mangé avec des tiges de cives, enveloppé dans une crêpe de farine de blé puis trempé dans une sauce sucrée (mianjiang,面将).
5) Connaître enfin le vrai goût des œufs de cent ans 松花蛋.
L’œuf de cent cents est servi en amuses bouches dans les banquets pour accompagner le service des vins.
6) Déguster un bol de pâtes tirées à la main, sans machine à pâte拉面
Les pâtes, mian 面en chinois, désignent des produits manufacturés issus d’un pétrissage de farine de blé et d’eau. La pâte ainsi obtenue, de consistance dure, sera mise en forme avant d’être cuite en milieu humide (eau-vapeur). On peut ajouter à cette pâte du sel, des œufs, des légumes pour améliorer ses qualités gustatives. Ne confondons pas d’emblée mian面 avec fen 粉, qui désigne des pâtes à base de farine de riz, de millet ou de soja. Si le nord de la Chine est la région du blé par excellence, il ne faut pas croire que la consommation des pâtes se limite qu’à cette région. Le blé est connu en Chine depuis la plus haute antiquité. Les inscriptions sur os et écailles de la dynastie des Shang (2100 à 1600 av JC) et les restes carbonisées du tritticum antiquorum datant des Zhou (1066 à 771 av JC) retrouvés dans la province de Anhui témoignement de son existence. Cela ne veut pas dire qu’il a un rôle important sur le plan alimentaire. Le blé ne conquiert le palais que grâce à sa transformation en nourritures appétissantes : pains, pâtes, beignets, raviolis… Jusqu’au Son, les pâtes sont regroupées sous le terme générique de bing 饼. Les premières recettes de pâtes sont consignées dans un traité agrocile du VIème siècle (Qiminyaoshu). Ceci veut dire qu’on ne mangeait pas de pâte avant cette date. Quelques allusions dans des ouvrages témoignent de sa consommation bien avant le début de l’ère chrétienne. D’après l’histoire des Han (hanshu), il existait un service administratif qui s’occupait des bing et des er (boulettes de gâteaux de riz ou de millet). Les bing dateraient au plus tôt des Han antérieurs (206 av JC à 23 ap JC). Dans le livre des Rites, on trouve la notation des mets à base de farine de blé offerts à l’Empereur pour son petit-déjeuner dans des petits paniers. A partie des Tang, le terme générique des pâtes devient mian alors que bing fait désormais référence aux pâtisseries, crêpes et galettes. C’est que le blé a atteint l’apogée de son utilisation raffinée. Les Chinois attribuent à chaque catégorie d’aliment une symbolique issue de traditions ancestrales. Ainsi, le blé représente la croissance et le renouveau. Quant aux nouilles issues de farine de blé, elles sont depuis toujours gage de longévité. Les Chinois et les Italiens se « disputent la paternité de l’invention des pâtes. Et Marco Polo dans tout àa ? Est-ce vraiment lui qui a ramené les pâtes en Chine ? Pour la réponse, il est important de savoir que les pâtes existaient déjà à l’époque romaine, citées à la fin du IVème siècle dans un livre d’Apicius. Mais les véritables recettes de fabrication ne seront consignées qu’à la fin du XIIIème siècle avec l’apparition des premiers traités culinaires en Europe. Date qui coincide avec le retour de Marco Polo en Chine. N’oublions pas que les premières recettes chinoises dataient déjà du VIème siècle.
7) Réchauffer son palais autour d’une fondue mongole火锅 Le huoguo火锅, « marmite à cheminée », est une invention mandchoue. La marmite est montée sur une assiette supportée par un pied fin cylindrique, et une cheminée centrale conique dont on emplit la base de charbon de bois ardent. Le charbon réchauffe un pot en forme circulaire qui l’entoure, dans lequel on met un bouillon. Le huoguo dérive d’un plat céramique que les nomades mandchous utilisaient pour faire cuire leur viande sur un feu de camp.Le mets date de 1 000 ans en Chine. Mais il devint renommé sous les Qing, lorsqu'il fut fort apprécié par la cour impériale.
Vous avez le choix entre un bouillon clair (à base de poulet ou de porc), et un bouillon rouge, enrichie de piments et d’épices typiques de la région du Sichuan (cannelle, xanthoxyle, anis étoilée). Dans la plupart des restaurant de fondue mongole, la « marmite à cheminée) d’origine a disparu laissant la place à une marmite directement encastrée dans la table, partagée en deux en forme de yin et yang pour les deux bouillons. Le mouton utilisépour pour la marmite mongole est originaire d'Ujumqin, en Mongolie intérieure. On l'abat lorsqu'il pèse 25 kilos. Ce mouton est réputé pour la tendreté de sa viande. Seules certaines parties (gigot, filet) en conviennent à la marmite. Depuis, pour la partie viande, les fines tranches de mouton sont complétées avec des fruits de mer, de la volaille, du porc et beaucoup d’abats (les chinois en raffolent !!). Il est de coutume de boire le bouillon pour clôturer le repas.
8) Jouir d’un banquet de cuisine impériale御膳食 L’essence de l’art de la cuisine chinoise se retrouve dans les cuisines impériales. En effet, les empereurs ont toujours voulu servi sur leur table le meilleur de leur empire. La table est avant tout un instrument politique. Vous avez une chance exceptionnelle d’accéder à cette cuisine impériale sous la forme d’un banquet mandchou, servie par des demoiselles en costume mandchou. C’est une expérience ineffable. Voici mes deux adresses préférées :
Pour mieux connaître la cuisine impériale, vous pouvez lire « A la table de l’empereur de Chine » aux éditions Philippe Picquier.
9) Prendre le thé 喝茶avec un petit pain vapeur fourrée à la crème de soja豆沙饱 Le thé est un vrai rituel en Chine. Un proverbe de la dynastie Tang dit « se passer de nourriture un jour fatiguant est possible, mais il est impossible de passer un jour sans boire du thé 累日不食犹得不偿失不得一日无茶也 ». La Chine est le berceau du thé. Offrir le thé est la base de la politesse chinoise.
10) Jouir de la quiétude d’une vraie maison de thé 老舍茶馆
11) Picorer dans une brochette d’azeroles caramélisées糖葫芦 Les azeroles sont un fruit typique de Pékin avec un goût légèrement acidulée. Embrochés sur une tige de bambou et enrobés de caramel, c’est tout simplement un plaisir simple. Et il n’y a pas que les enfants qui l’adorent. Les pékinois l’appellent « calebasse sucrée », tanghulu糖葫芦
12) Déguster un sucre soufflé au signe de votre zodiaque chinois !
13) Déguster un bol de nouilles à la mode Zhajiang 炸酱面 !
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